Par Louis Alexandre de Froissard le 15/01/16

Plateformes de crowdfunding : comment se repérer ? (partie 1)

FIN TECH 1

Dans un contexte de taux d’intérêt bas et de baisse de rendement des produits d’épargne, le crowdfunding apparait comme un placement à prendre en considération et à étudier pour un prochain investissement. Vous pouvez constituer nos autres articles sur le blog.

L’engouement pour le crowdfunding ne se dément pas et les français sont de plus en plus attirés par ce type d’investissement (50% d’entre eux comptent le faire dans les 12 prochains mois selon les sondages récents). C’est pour cela que l’offre s’est démultipliée au cours des derniers mois.

 Et vous, êtes-vous intéressés par ce type de placement et souhaitez y investir une  partie de votre épargne ?

  1. A quoi sert la plateforme ?

Les plateformes de crowdfunding servent de place de marché sur laquelle a lieu la rencontre entre l’offre (les projets des entreprises) et la demande (les investisseurs). Eu égard aux chiffres récents, le potentiel d’investissement se monte à plusieurs Milliards d’Euros par an. Et bien évidemment, chaque plateforme souhaite faire partie du jeu.

D’abord il faut trouver un projet qui vous plait que se soit en equity (capital), pour du prêt (lending) ou encore de l’immobilier (fonds propres ou portage). Mais pour dénicher la/les bonne(s) opération(s), il faut d’abord trouver une plateforme sur laquelle créer son compte investisseur. Et devant l’abondance de plateformes, il est difficile de faire un choix.

Face à la multitude de choix, il faut savoir déterminer si la/les plateforme(s) sélectionnée(s) est/sont sérieuse(s) et si les projets proposés sont réellement intéressants.

 Cette surenchère d’offre peut être dangereuse pour un investisseur non aguerri qui se retrouve face à des plateformes qui surencherissent souvent sur les taux de rendement et veulent se montrer toutes plus compétitives les unes que les autres.

Constatant cet entrain collectif et les excès potentiels en découlant, l’Autorité des Marchés Financiers a régulé l’activité de financement participatif en octobre 2014. Ce cadre aide déjà à faire la part des choses entre les différentes plateformes de crowdfunding. Mais malgré ça, des soucis peuvent encore se poser.

 

 2. Quelques pistes pour bien choisir sa plateforme de crowdfunding :

  •  l’agrément de l’AMF : vérifiez que la plateforme est bien agrée par l’AMF selon le statut correspondant à son activité. Il existe 2 statuts selon l’activité de la plateforme :
    • Le statut de Conseiller en Investissement Participatif (CIP) pour les plateformes d’equity (actions de sociétés, principalement SAS)
    • Le statut d’Intermédiaire en Financement Participatif (IFP) pour les plateformes de prêts aux entreprises.(lending)

Il est visible sous forme d’un logo :

Logo agrément AMF

Logo agrément AMF

 

  • le transfert d’argent : ce dernier ne doit pas avoir lieu sur une plateforme de crowdfunding. Mais dans un e-wallet ou portefeuille électronique.

Les fonds récoltés auprès des investisseurs ne doivent pas être encaissés sur les comptes de la plateforme, mais auprès d’un établissement de paiement spécialisé et agréé par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution, tel que Lemon Way, Paytop, Natixis Financement … (liste disponible sur le site de l’ACPR). Les fonds sont ensuite versés à l’entreprise à financer une fois la campagne de crowdfunding clôturée.

C’est cette société qui vous demandes des pièces qui servent à justifier l’origine des fonds, votre identité, …… et cela a un coût ! mais apporte une certaine sécurité également : si la plateforme (de lending) disparaissait, c’est l’établissement de paiement qui par exemple récupèrerait les fonds auprès de l’entreprise qui a emprunté et verserait les intérêts et le capital à l’investisseur…

Ah bon? ça peut disparaitre, une plateforme de crowdlending ? Eh malheureusement oui, nous le verrons dans la deuxième partie.

  • la régularité de la performance : celle-ci doit être validée différemment selon qu’il s’agisse :
    • Equity : Comme il s’agit souvent d’actions de start-up, la performance est difficilement régulière. La plus part des projets connaissent des difficultés, quelques-uns progressent correctement et 1 sur 15 ou 20 peuvent tourner au jackpot ! Il faut se centrer sur la qualité des informations  fournies et vers les plateformes qui se rémunèrent à la sortie des projets (Wiseed par exemple)
    • Prêt : Chaque plateforme doit publier son taux de défaut qui doit être calculé non pas à l’échéance mais au prêt. C’est à dire que le défaut concerne le prêt en entier quand il y a un retard de paiement par exemple. Et c’est le rapport de l’encours du prêt par rapport à l’encours total qui donne le taux de défaut. Vous avez de bons suivis sur www.crowdlending.fr par exemple. Certains spécialistes peuvent y ajouter une notation supplémentaire.
    • Immobilier (fonds propres) : là encore c’est la régularité du remboursement à terme de l’opération qui incite a faire confiance ou non. Il y a plusieurs critères complémentaires et plus techniques qui permettent de différencier 2 opérations. Noter que les obligations (Lymo par exemple) sont souvent moins risquée que  les actions (Anaxago par exemple) car ayant souvent de meilleures garanties. Notez qu’un site créé par Lymo recense tous les projets remboursés : www.quiarembourse.com.

 

  • la rémunération de la plateforme : c’est souvent un bon indicateur, mais difficile à trouver. Toutefois, privilégier celles qui sont associées à votre performance ! En effet, une plateforme qui ne se rémunère qu’à l’entrée (notamment en Equity) est moins préoccupée par la “sortie” du projet. Par contre si elle a des “carried interest” elle gagne quand vous gagnez.

Enfin retenez une information de taille : à ce jour aucune plateforme n’est rentable en France. Donc, soit elles ont un gros capital ou alors, on levé des fonds importants. De toute façons une consolidation du secteur est inévitable. Comme le montre le tableau de notre deuxième partie plusieurs sont dejà en difficulté….

 

Quelques conseils complémentaires en direct de l’AMF : http://www.mon-patrimoine.fr/2015/12/10/la-video-de-lamf-sur-le-crowdfunding-pedagogie/

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Louis Alexandre de Froissard
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Commentaires

    1. Louis

      Merci Patrick pour votre commentaire.

      Comme vous le verrez dans le tableau mis en ligne d’ici demain, il est plus exhaustif en terme de plateforme et construit sous un angle différent.
      N’hésitons pas à échanger.

      Répondre
  1. Fabrice

    Bonjour,
    Article intéressant, malheureusement incomplet.

    Le modèle Royaltie devrait être un peu plus explicité car il permet d’avoir une sortie prévue, alors qu’avec l’investissement en capital il va falloir gérer les déception dans quelques années.

    L’agrément AMF n’apporte pas grand chose aux investisseurs, plusieurs modes d’investissements sont exclus de ce dispositif tout en étant parfaitement légal.

    L’accompagnement des porteurs de projet est un élément clef dans le succès des ces investissements.

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    1. Louis

      Bonjour
      En effet. Nous investissons à ce jour dans des titres que nous connaissons et maîtrisons. Nous serions intéressés de vous entendre sur ce point.

      Notez que la sortie est au contraire le point fort de l’offre en obligations.

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