Par Louis Alexandre de Froissard le 20/06/13

Obligation: l’hélicoptère Ben serait-il en train d’arriver en fin de vol ?

Tour d’horizon des taux de rendements obligataires

Obligations: Tour d’horizon des taux de rendements obligataires (sur un an)

Milton Friedman, en son temps, suggérait de larguer des billets de banque par hélicoptère pour combattre la déflation. Le Friedman de notre siècle lui se nomme : Ben Bernanke, à la tête de la FED, il arrose de liquidité le marché depuis quelques années, à travers le rachat de ses obligations, héritant ainsi du surnom de « l’hélicoptère Ben ».

Mais cette politique du pompier ne se révèlerait-elle pas plutôt être celle du pyromane ?

Un sentiment très mitigé gagne les gestionnaires des fonds obligataires, en effet au cours du dernier mois, les rendements des bons du Trésor américain sur 10 ans sont passés de 1,63% à 2,35%. Les marchés financiers sont en train de connaître une augmentation généralisée des taux de rendements obligataires à 10 ans. Cette hausse conduit à d’importantes moins-values.

Bloomberg US Treasury Bond Index yeld

Obligation: Bloomberg US Treasury Bond Index yeld

Beaucoup parlent d’une fin du QE3 américain (Quantitative Easing) plus proche que prévu. Cette politique monétaire non-conventionnelle a pour objectif de stimuler l’économie, en injectant des liquidités via un programme de rachat d’obligations d’Etat. Bien que ce type de politique semble se rapprocher d’une bonne vieille planche à billets, il y a tout de même une différence importante : lorsque les dettes/obligations rachetées par la Banque Centrale arrivent à maturité, l’argent initialement injecté est détruit.

Tous redoutent le jour où la FED débranchera la perfusion.

C’est cette crainte qui amène les rendements à augmenter depuis le mois de mai, l’injection monétaire depuis quelques années est la seule raison de la hausse du prix des obligations, pour donner une idée de l’ampleur du système : la Fed et la Banque du Japon achètent mensuellement pour 159 milliards de dollars de titres (cependant la BCE est la seule parmi les grandes banques centrales qui n’a plus acheté d’obligations souveraines depuis 16 mois).

La fin du QE n’est motivé que par une meilleure santé économique, même si l’économie mondiale reste assez fragile, les marchés obligataires mondiaux anticipent très tôt cette fin. Les rendements vont donc continuer leur ascension pour atteindre des niveaux conformes aux conditions du marché, c’est-à-dire croissance + inflation soit env. 3% attendus + spread de risque.

Ainsi, les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans pourraient atteindre, d’ici fin 2013, les 2,75% ( le cours chutera de 100 à 91%) et ceux des Bunds dans la zone euro les 2,25%.

L’anticipation de la fin du QE par les marchés mondiaux obligataires invite ainsi l’investisseur individuel à ne détenir que des obligations à court terme, voire aucune obligation.

 

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