Par Louis Alexandre de Froissard le 16/05/13

Assurance vie: cette réforme qui brûlait les doigts du gouvernement

Hollande réforme l'assurance vie

Hollande réforme l’assurance vie

Déjà en avril les députés socialistes Karine Berger et Dominique Lefebvre préconisaient dans un rapport de réformer la fiscalité de l’assurance vie. Ils recommandaient notamment d’inciter les plus gros patrimoines espérant ainsi réorienter 100 milliards d’épargne vers le financement des entreprises d’ici 2017.

Depuis de nombreux mois la classe politique lorgne sur ce pactole, souhaitant pouvoir en disposer comme du livret A -par exemple-.

François Hollande les a finalement exaucés, aujourd’hui, en conférence de presse, sur fond de crise européenne et de récession nationale, il a annoncé un vaste plan de financement sur 10 ans qui réjouira bien des keynésiens.

Afin de le financer, l’exécutif souhaite l’appuie de « fonds étrangers » mais surtout d’un investissement massif de l’épargne privée. Pour motiver cet engouement, l’assurance vie sera « réformée », et “un plan d’épargne action pour les PME sera créé avec des dispositifs incitatifs”, afin de “mieux orienter l’épargne des Français vers l’investissement productif”.

Les modalités de cette réforme ne sont pas encore connues, la limite hollandienne en terme de gentille ou méchante finance n’est pas non plus annoncée, mais gageons que le gouvernement ne manquera pas de nous surprendre…

NB: L’assurance vie bénéficie encore du prélèvement forfaitaire libératoire. Son détenteur peut donc choisir cette forme de taxation, de moins en moins importante à mesure que la durée de détention du contrat s’allonge. Souvent, cette façon de s’acquitter de l’impôt est plus intéressante que l’impôt sur le revenu. (quoique…)

Le mot du gérant:

Solvabilité 1 et 2 ont obligé les assureurs à quitter le secteur des entreprises non-cotées (PME), c’est au bas mot 9 milliards par an en moins pour ces dernières. Aujourd’hui on peut facilement en constater les dégâts (difficulté des levées de fonds), l’ironie fait que maintenant l’investissement dans les PME semblent plus sûres que dans les obligations d’Etat (grecque, espagnole, …)

La Palisse est au commande et ré-ouvre donc le robinet vers les PME, mais jusqu’à quand? Le FMI ou le G20 pourraient bien fermer ce robinet tant convoité par l’exécutif.

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Louis Alexandre de Froissard
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