Par Tiphaine Granel le 30/04/15

Le vin : un placement à surveiller

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L’investissement plaisir séduit de plus en plus : vins, art, véhicules, montres… c’est donc naturellement que les offres de placement dans le vin explosent. Cependant, cet investissement n’est pas sans risques.

Face à une multitude de produits financiers tous relativement complexes, le vin est apparu comme un placement fétiche des investisseurs ayant besoin d’actifs tangibles.

 

I) L’engouement pour la bouteille ou le foncier ?

Les offres se sont donc multipliées sur internet ou par le biais de structures traditionnelles (qui géraient déjà des stocks de grands vins).

Mais l’investissement dans le vin peut poser deux problèmes : d’abord, le cour des grands crus est très volatil. D’autre part, le vin ne sert aucun rendement financier.GFV vin

Donc pour investir dans le vin et toucher un revenu, il vaut mieux adhérer à un groupement foncier viticole (GFV) plutôt que d’investir sur les flacons.

Le GFV investit, lui, dans du foncier viticole loué à un exploitant. Ce groupement doit être gérés par une société de gestion agrée par l’AMF. Cela apporte donc une certaine sécurité à l’investisseur.

Mais la sécurité a un prix, le rendement de ce type d’investissement risque de tourner à 2% net…

Il ne faut pas oublier que ce rendement se fait en nature (rémunération sous forme de bouteilles). Il existe en plus un risque de différence de valeur entre celle annoncée par le groupement et la valeur réelle du marché.

Ce rendement peut paraitre faible mais il ne faut pas oublier que le vin offre des perspectives de plus-values assez intéressantes. En effet, ces placements restent du luxe, qui lui, s’exporte très bien …

De plus, pour les personnes soumises à l’ISF, elles peuvent retirer 75% de leur investissement de l’assiette imposable et ce jusqu’à 100 000€. Au delà de ce montant, la réduction tombe à 50%.

 

II) Les plateformes internet

vin internetL’investisseur désireux d’acquérir du vin peut également le faire par le biais de sites en ligne (Cavissima, Patriwine, La Bergère Investment, Cavedepargne..) qui proposent de grands crus (Bordeaux, Bourgognes, Champagne…). Ces sites attirent de plus en plus et ce, en annonçant des rendements annuels de 8 à 10 % pour certains !

Concrètement, les investisseurs peuvent se constituer une cave à partir de 400 € et sans devoir stocker les bouteilles. Dans ce cas, la durée de placement est de 4 ans minimum. Enfin, par ce biais, l’investisseur bénéficie de la fiscalité allégée des biens meubles.

A noter que l’investissement peut se faire hors TVA s’il est situé en port franc (Luxembourg, Genève, Bruges…).

Comme le montre l’indice Financial Times du Top Wine Index, on ne peut pas dire que la courbe suive une croissance linéaire !

 graphique vin

 

III) Une prudence à exercer face à une multiplication des offres

Le vin a le vent en poupe et forcément, nous observons la naissance de nombreuses start-up et sites internet dédiés à ce type de placement.

Il faut donc être réellement vigilent avant d’investir dans ce placement plaisir.

société 1855 vinExemple de soucis avec la société de vins en ligne 1855 qui a été sanctionnée par l’AMF à une amende de 200 000€ pour manquement à son obligation de communiquer une information exacte, précise et sincère.

Pour faire court, la société s’est développée sur le fait que, jusqu’en 2008*, les vins pouvaient être achetés en primeur à un prix moins élevé que leur prix de livraison. Encore faut-il obtenir les allocations demandées …

(*cette caractéristique reprend doucement)

En effet, la société prenait commande sans être certaine de l’allocation possible. Exemple : sur une commande de 5 caisses de vin, seule 1 ou 2 pouvaient être livrées.

Donc, le premier souci était relatif à la ressource. Il n’y avait clairement pas assez d’allocation par rapport aux ventes.

Second soucis de la société, sur la période 2009-2010, les primeurs se sont trouvés être au même prix, voire plus cher que les prix de sortie.

Dans ce cas, la société de vin est clairement fautive dans la mesure où, dés 2009, elle avait conscience de ses difficultés sans en faire part à ses clients.

En 2013, la malhonnêteté dure et la société ne communique pas sur ses difficultés financières qui la mènent droit à un redressement judiciaire.

Finalement, ces difficultés ont eux raison de la société qui est en liquidation judiciaire depuis le 9 janvier 2015.

Cet exemple montre bien l’étendue des problèmes éventuels qui accompagnent l’investissement dans le vin, c’est pourquoi il faut être prudent et se faire accompagner par un professionnel.

 

III) Notre avis sur le vin à titre de placement plaisir

Dans le terme placement plaisir, il y a « placement » et « plaisir », donc n’investissez que dans des vins que vous auriez plaisir à boire si vous ne pouvez pas les revendre avec une plus-value.millésimes

Un rendement implique du risque et le corollaire de ce dernier est la durée. En effet, durant la période de détention du bien, les cycles économiques vont influer sur les prix, comme des problèmes conjoncturels (crise de 2011, mauvaise météos,…). Ces phénomènes sont, évidemment, communs à tous les placements mais le vin doit faire face à une variable supplémentaire.

Par exemple, les primeurs 2014 en Bordeaux et plus particulièrement en Médoc devraient réserver de bonnes surprises et être un bon investissement.

La raréfaction du produit joue également dans la valeur du vin. Plus un millésime est ancien plus il devient rare donc, automatiquement, les prix augmentent.

En un mot, investir dans le vin implique aujourd’hui d’investir de manière diversifiée. Pour plus de précisions sur une allocation de vin diversifiée, vous pouvez nous consulter ou accéder à la partie privative du blog (lien à venir).

En attendant vous pouvez trouver votre bonheur ici et commencer vos emplettes ! Ils sauront vous conseiller.

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